dimanche 3 janvier 2010

La tomate: quel problème?!



Quoi de plus anodin que de manger une tomate finalement.... Et quoi de plus anodin que de trouver des tomates, non?

Cette semaine, l'idée était d'aller faire un ptit tour au marché de Lapwent pour acheter quelques légumes. J'avais négligé les tomates et les poivrons chez Carrefour... donc pour me rattraper et ne pas payer les 3,90€ le kilo de poivron, et 3,80€ les tomates, j'me suis dit que j'allais faire jouer la concurrence du marché local.

- Bonjour, elles sont à combien vos tomates là?
- à 5€ le kilo m'sieur.

- 5€???? C'est cher ça....
- Ah oui, c'est difficile la tomate en ce moment... Mais tant qu'il y en a...

Je repars sans mes tomates, mais avec mes poivrons, 4,10€ le kilo... Je reste pantois, un peu dérangé par l'idée, la tomate quand même, un produit aussi banal, et pourtant... Un produit originaire d'Amérique, et pourtant... un produite qu'on a toujours trouvé sans problème, et pourtant.... et pourtant, c'est vrai que l'Espagne n'est pas la porte à côté, et du coup, le gros promoteur de la tomate en vieille Europe, n'est pas le même côté ultra-marin!


Bref, que de questions, au point que j'ai décidé de me relancer à la recherche de réponses à mes questions existentielles.... Le livre de recette créole que j'ai acheté parle rarement de tomate, en tout cas de tomates fraiches. Peut-être qu'il faut y voir là le signe d'une habitude alimentaire bien européenne, et peu antillaise, ce que m'a confirmé le site de l'INRA à travers ses études sur la diversité agricole en Guadeloupe, et la grande difficulté de décollage de la filière maraîchaire.

Bref, la tomate c'est pas d'ici, et wikipédia nous dit même qu'il est difficile de la cultiver à cause de notre taux d'ensoleillement quotidien (17h est un bon point pour la tomate, 10h comme dans les Antilles, c'est plutôt bof), ensuite, les aléas climatiques (trop de pluie; sécheresse), ou encore les maladies qui sévissent dans le coin, ça fait beaucoup. Donc la tomate rouge est comme une sorte de pépite d'or dans les Antilles, car c'est le produit spéculatif par excellence. Pour précision, il est rare d'être en pénurie totale, en tout cas Carrefour en a toujours eu jusqu'à présent, qui nous viennent par bâteaux!

Autour d'une tomate, finalement, on en découvre que le paradis vert n'est pas forcément celui des produits maraîchers. Y'a de quoi écrire à ce sujet en tout cas...

Et juste pour annecdote concernant la tomate qui vient d'ailleurs, atout-guadeloupe a fait un beau sujet pour montrer l'accumulation des taxes:

http://www.atout-guadeloupe.com/La-tomate,-90-plus-chere-en-Guadeloupe,-un-tres-bon-exemple-de-tarification-des-prix-a-la-consommation_a1918.html


Au Maroc, l'on produit des tomates à des prix raisonnables, ors déjà, lors de son arrivée en France métropolitaine, 16 tonnes de tomates, soit 21 palettes sont payées 11.119 euros, soit 3.335,70 euros pour la traversée. Transportées en Guadeloupe, elles mettrons 2semaines pour traverser et arriver à Jarry, le grossiste réceptioniste devra payer 21.223 euros, tenez vous bien, 90% plus cher qu'en métropole ? Cette augmentation catrastrophique est dûe: 978 euros, (8,7%) de droits de douanes
254 euros, (2%) de TVA
1.112 euros, (10%) pour l'octroi de mer
278 euros, (2,5%) d'octroi de mer régional
190 euros, (1,7%) de droit de port
6.372 euros, (57%) de fret
422 euros, (3,7%) de frais et redevance diverses
Le grossiste prendra une marge de 18%, soit 3.820 euros 14...........ensuite les détaillants prendront également leurs marges.

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