jeudi 13 mai 2010

Balades vers la chute Moreau!




Enfin, quand on dit balade, il faut rajouter qu'elle est bien sportive! Après s'être demandé si nous y arriverons un jour, assis dans la voiture en route pour les chutes, et s'être trompé à plusieurs reprises, persuadé que les chutes ne pouvaient que se trouver du côté du lieu-dit Moreau... nous avons pénétré dans la forêt dense derrière le bourg de Goyave.

Il faut rouler, rouler, et encore rouler, à travers une route en une voie prévue que pour les pneus et creuse en son milieu, puis sur un chemin de montagne direction l'étrange impression de nul part.... Puis surgit au milieu de ce chemin, un parking, où se garent les quelques voitures qui témoignent de la volonté de certains marcheurs de s'adonner à un passe-temps de randonneurs.

Dès notre arrivée, la messe est dite. Le chemin est humide, boueux, hyper crasseux! Donc au départ, randonneurs soignés que nous sommes, pas complication, on tente de passer par les abords plus secs du chemin. Mais une marche de quelques heures à fonctionner de la sorte, ça devient vite embêtant, avec l'impression de ne pas avancer. Ainsi, quitte à se salir, allons-y. De toute manière, ce n'est pas une ballade où l'on sort indemne, oh que non.

Traverser la forêt du Parc National, tout en longeant la ravine où s'écoule la rivière Moreau est une véritable marche de santé. Patauger dans la boue, traverser la rivière autant de fois que ceux-ci est nécessaire (8 fois sur l'aller-retour), gravir les échelles prévus pour amener le marcheur à son but, le pied de la chute, qui paraît-il n'a rien à envier à celles du Carbet. Du-moins c'est ce qu'on en dit, puisque nous ne l'avons pas encore vu.

La Guadeloupe, terre d'eau du moins du côté de Basse-Terre, nous a permis de nous éclater durant 4 heures environ, à arpenter le chemin en serpentine, pour arriver finalement à la chute. Pour finir la demi-journée de marche, une petite baignade au Bras-David sur la route de la Traversée histoire de se décrasser un peu et se détendre dans les bains tumultueux de la rivière.

Une soirée Gospel en petit comité




S'il y a bien un regret depuis que nous sommes à Pointe-à-Pitre, c'est bien la difficile vie culturelle d'une ville qui est instituée comme la capitale économique de l'île! Il y a quelques manifestations par-ci, par-là, qui, il est vrai, quand elles ont lieu, sont de véritables manifestations coordonnées, et extrêmement bien ficelées. On peut juste regretter, qu'elles n'ont pas lieu très souvent. Mais comment leur en vouloir, lorsque le vendredi soir arrivé, la ville se dépeuple progressivement pour être totalement vidée le samedi après-midi, puis remplie ponctuellement aux heures de messe pour ce qui concerne le vieux-centre?


Mais fin mars, une petite joyeuseté a égayé notre dimanche soir: "choeurs de ville" au coeur de la ville! Une petite soirée Gospel qui a du réunir au tout et pour tout moins d'une centaine de spectateurs... dommage, mais en même temps, ça rendait ce petit festival de Gospel plus familial et convivial.


Pour la première fois, j'ai pu voir du Gospel gratuitement, dans un esprit totalement Gospel. J'avais déjà participé à quelques concerts par-ci, par-là, pastiche d'un Gospel laïcisé, dont seuls les paroles et l'orgue rappelaient les origines mêmes de ce Negro-Spiritual.

Avant chaque séquence musicale, d'abord un rappel de l'évangile, de la bonne parole, une expérience spirituelle, ou même un mot religieux envers les nécessiteux, ou tout simplement les difficultés du quotidien. Puis c'est parti pour la communion de l'ensemble, de formations de 4 ou plus de 20 chanteurs, musiciens, aux sons d'un rythme effréné, ponctuée de variations vocales, de frénésie, d'un appel à Dieu durant la plage musicale de 4, 8 ou 10mn. On en appelle au public pour qu'il participe à l'appel, à la prière, car le Gospel, même si c'est un chant, c'est aussi une prière adressée à Dieu. Et c'est ainsi, que je découvris sur ce bout de place Gourbeyre, encastré entre le tribunal et l'Eglise, le Gospel présenté par des formations caribéennes.


Aquarium de la Marina... on en apprend!



Petite rétrospective de notre passé d'ici, d'il y a déjà fort longtemps, puisque je crois que l'Aquarium de Bas du Fort a été visité par nous un dimanche matin de janvier...

Il faut dire qu'on a beaucoup à faire, entre le boulot, la découverte quotidienne de notre île, et la difficile adaptation à un emploi du temps particulier! Je reviendrai là-dessus dans un prochain billet, mais ici, j'inaugure ENFIN!!!!! la découverte de la Guadeloupe!

Alors nous voilà dans l'aquarium de la Marina, institution installée ici depuis 1985, dans un espace qui le met malheureusement peu en valeur.... Néanmoins, moi qui ne suis pas très aquarium, et qui a décidé cette petite sortie plutôt pour ma petite fifille, j'ai été plutôt intéressé de découvrir toute une série de choses sur nos amis les poissons, et puis notre environnement. Il y a un côté différent dans cet aquarium, que je n'avais pas trouvé à Nausicaa dans le Nord de la France. En effet, celui-ci nous présente notre faune directe, celle qui nous entoure, pour tout ceux qui ne font pas de plonger sous-marine, et qui ont juste un zest de curiosité à savoir ce qui dort et vie autour de notre île.

La découpe s'effectue d'après les écosystèmes qui nous entourent et ceux-ci sont nombreux en Guadeloupe! Mangroves, rivières, océans, mers, barrières de corail, étangs (alors lacs, j'ne sais pas encore...). Mais bien entendu, le grand champion mis à l'honneur est la grande bleu océane!

Pour les quelques curiosités, il y a tout d'abord la méduse des mangroves... Visqueuses, translucides avec des sortes de tentacules sur l'ombrelle... Ca me marque toujours, car j'ai appris récemment que ces bestioles là font parti des premiers organismes sur terre, plus de 600 millions d'années!!!!! Et j'ai eu l'honneur un jour de nage au Gosier de m'en prendre une en pleine figure! J'ne vous raconte pas la douleur sur le coup, et l'impression d'avoir la tête de Coluche dans un ses films où il fait une allergie à une piqure d'abeille ou mouche en Afrique.... Par chance ce ne fut pas le cas....
Mais quand même j'ai eu l'honneur de me prendre 600 millions d'années en pleine tronche!

Autre petit poisson sympathique, qui, je pense tout comme moi d'ailleurs, on ne peut trouver que merveilleux!
Mais, erreur, j'ai tellement été subjugué par son expression, et la forme de sa tête qui ressemble à des personnages du Seigneur des Anneaux, que je n'ai même pas pensé à prendre son ptit nom... Les yeux sont terribles, un bleu comme parcouru d'électricité. Il a d'ailleurs été repris pour la pub sur affiche de l'aquarium. Tu m'étonnes! Je n'y retournerai que pour lui d'ailleurs!!!!!! (poisson porc-épique?)

Enfin, un autre qui m'a bien fait rire! Après toutes les colonisations menées par les Français, le besoin imperturbable d'être toujours frondeur et sur tous les champs (je ne vise surtout pas notre président adoré), ben figurez-vous qu'on n'a pas trouvé mieux que de donné notre identité nationale à un poisson!!!!!

J'ai l'honneur de vous présenter, le "Grogneur Français", bon, il comporte de nombreux autres surnom, puisque son nom latin ne doit pas avoir grand chose à voir avec ce titre! En tout cas le voilà sous la dénomination cité:















Bon après, à part piranhas, mais qu'on ne trouve pas chez nous directement, requins et autres joyeusetés qui pourraient vous convaincre de se baigner plutôt que dans sa salle de bain.... le musée informe également sur les liens entre préservation de l'environnement et protection de l'environnement pour que les grogneurs puissent toujours grogner, que les porc-épique puisse toujours porc-épiquer, etc etc....

Petit lien pour les amoureux de la mer:


vendredi 2 avril 2010

Sid'Action made in gwada



Le week-end dernier, comme partout en France, les journées contre le Sida ont fait campagne, et le petit logo rouge en forme de poisson à ressucité les peurs d'une maladie que beaucoup croyait en perte de vitesse conséquente.

Aux Antilles, c'est un peu différent. Les trois départements sont champions statistiques des des départements français les plus touchés par l'épidémie. Ce constat déplorable montre en partie l'inefficacité du modèle hexagonale de la prévention, selon les intervenants de France-Antilles sur le sujet. Le message hexagonal est plutôt simple: "Met le préservatif si tu ne veux pas avoir le Sida, notamment lorsque tu connais à peine la personne". Pour les sociologues, médecins, et autres "experts", par chez nous, ce message est trop rationnel, alors que nous sommes dans le monde de l'irrationnel! Entre les vacanciers qui se laissent aller à papillonner, et la culture guadeloupéenne qui doit prendre en compte d'autres réalités, on se retrouve donc dans une impasse.... Je ne vais pas m'amuser à tenter de traduire ce paragraphe de France Antilles qui est un peu douteux. Cela voudrait dire qu'une forme de tourisme sexuel existerait dans le département, et qu'ensuite, le libertinage ferait ses ravages également.

Cependant, outre ce constat, des associations se développent autour de ce thème et tente de faire passer le message au mieux. Un exemple très simple, depuis la fin de l'année passée, on voit apparaître des T-Shirt: "Nou pli fo", qui fait suite à une sur-médiatisation à l'aide de pub, de clip, d'informations délivrées sur le terrain sur la question du Sida. RFO, France-Antilles, et les chaînes de radio se sont joints à se projet et ont offert leur média comme support.

Pour le carnaval également, les bus ont été décoré d'une banderole publicitaire géniale, pleine d'humour, de couleur, à la hauteur de l'esprit festif du carnaval pour rappeler un geste anodin, mais finalement qui peut être utile (voir ci-dessus):

une solution que je trouve sympa, qui a été proposé par le sociologue et élu Ary Brousillon: associer la religion à la lutte contre le Sida et à la promotion du préservatif. Le seul hic, c'est que là, c'est le Pape qu'il faudrait convaincre en priorité, et je doute que les congrégations évangélistes en fasse la promotion vue la situation américaine du moment... "plutôt une fellation qu'une pénétration, tant que la virginité est conservée.... c'est pas pêché!"

samedi 20 mars 2010

Le tourisme "sé nou tout"

Le Tourisme. Sé nou tout.

Je ne fais ici que reprendre un ancien billet sur le tourisme, pour montrer la campagne dans nos journées, qui correspond au spot télé diffusé sur RFO pour rappeler qu'en Guadeloupe sans le tourisme c'est plutôt dur.....

"Chaque année, le tourisme représente:
+12 millions de repas, sevis aux 430 000 touristes qui viennent visiter nos îles.
Mais c'est aussi 600 tonnes de poissons, pêchés localement et revendus aux hébergements et aux restaurants."
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J'ai rarement eu l'occasion d'observer dans un magasine une pub qui vante notre chez nous pour nous.... en général on doit se vendre pour attirer, en Guadeloupe on doit se rappeler qu'on doit continuer à attirer plutôt que de jouer un rôle répulsif... Si ça ce n'est pas de la propagande anti-44 jours, je ne sais pas... Surtout que cette publicité est arrivée durant les périodes de janvier / février, où LKP menaçait de fêter en grande pompe le premier anniversaire de la grève, et que depuis que nous sommes ici, quasi chaque trimestre un bulletin émanant des autorités du tourisme nous rappelle que la baisse et le manque d'envoûté du soleil se fait cruellement sentir......
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Une petite histoire de foot et d'électricité...



Ca fait quelques temps que je voulais mettre en ligne ce petit billet d'humeur, en réalité un peu plus de deux semaines. C'était pour réagir sur une petite semaine sympathique de nouvelles coupures de courant, qui parait-il sont bien moins fréquente d'il y a encore peu...

Néanmoins, tous les soirs avoir cette angoisse perpétuelle du "plus d'électricité", en plein coeur de la ville, c'est l'angoisse de tous les instants, dans notre petit monde où sans elle, on se retrouve nu....

Bougies, jeux de société à la lueur mouvante, dans la moiteur du soir, et les attaques sordides de suceurs de sang microscopique, aux noms latinisés ou tout simplement désigné par ce mot générique qui veut tout dire: "les moustiques"!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais pour le coup, je relate juste ce qui, un matin après avoir subi une énième coupure de courant, car la centrale du Moule est tombée en panne sur plusieurs jours, ce qui a entraîné la panne d'une autre centrale qui fonctionne avec la vapeur de cette dernière, m'a semblé être plutôt marrant, car je m'imaginais ça sur un match de foot en N1.

Cela concerne la 17e journée et 18e journée da division d'honneur du championnat de Guadeloupe du 27-28 février. Compte-rendu dans France-Antilles, de deux match sur les 6 qui ont lieu:
- Le CSM du Moule vs l'AS Gosier de Gosier forcément, dont le score fut de 0-2, dont le match dut être mis en attente.... suite à une panne de lumière provoqué par la panne de courant qui sévissait dans la Guadeloupe à ce moment, et les ouvertures d'électricité alternées.

-USR de Sainte-Rose vs l'Evolucas de Petit-Bourg, dont le score fut de 1-1 a lui aussi connu la coupure de courant. Mais contrairement au match précédent, celles-ci est arrivé à point nommé. En effet, une bagarre est survenu sur le terrain, et les supporters se sont mêlés aux coups pour montrer leur soutien respectif à l'équipe qu'ils sont venus encouragés.

Deux match sur 6 lors de la 17e journée... Les fans de foot, il y a de grosse conséquence avec une panne de centrale sur notre petite île. Et pour terminer sur une note sympa, quand il n'y a pas de problème d'électricité, un autre match, je crois qui a eu lieu la semaine précédente a du être annulé, car en plein milieu, les arroseurs de la pelouse se sont mis en marche, et ont inondé le terrain. Match annulé, et on recommence!

dimanche 28 février 2010

Les 44 jours s'exposent




Une exposition photo a eu lieu, et d'ailleurs s'achève ce week-end à l'espace de L'Herminier, ou comme on l'appelle par ici, le musée L'Herminier...

C'est une exposition qui offre à travers le regard de 8 photographes une rétrospective du conflit social mené par le collectif LKP. Chacun à sa manière, avec son regard, ses sensibilités ont photographié les visages, les ruines, les émeutes, les forces de sécurité, les confrontations immobiles, les scènes les plus marquantes de ces 44 jours qui ont bloqué la Guadeloupe, et qui lui a permis de la recentrer sur l'échiquier international, et surtout national. La Guadeloupe est ainsi de retour, on reparle d'elle, autrement que par la carte postale, par le détour d'une conversation de bureau, où l'on raconte son retour de vacances. On parle de ses habitants, du malaise qu'il y a dans cette région lointaine, et pourtant terre française, oublié des J.T. métropolitains.


Bref, le combat contre pwofitazyon, est un combat qui a secoué l'actualité nationale, et cette rétrospective, où l'on reconnait pour ceux qui ont suivi les principales étapes de ce conflit, les lieux, les grandes figures du conflit et la chronologie des événements. On s'étonne juste, que pour l'avoir suivi en métropole, certaines photos donne une impression de chaos, de pays en guerre, avec ses voitures allumés, ses routes désertées, ses feux, ses destructions.












Une photo nous plonge également dans la stupeur, autour de celle pleines d'expression diverses... La mort de Bino, dans son cercueil, avec autour de lui une femme et un enfant. A côté des banderoles, des regroupements, cette photo qui apparaît en noir et blanc au milieu des couleurs reste, se fige dans la mémoire plus que les autres.... Bino, celui qui restera le symbole de cette grève, celui qui laissera son nom aux accords qui ont clos le conflit social.



dimanche 14 février 2010

Suite et fin de notre affaire de nuages de cendres



Pour débuter, une petite vidéo tournée par un particulier, disponible sur notre site des questions environnementales terres d'avenir, qui permet d'avoir une idée pour un propriétaire de l'ensemble du nettoyage à convenir...:



J'avais précisé dans le post précédent qu'un appel au civisme avait été émis par les sociétés de gestion des Eaux. Normal, sachant que nos réserves sont assez limitées, du à une grosse période de sécheresse et une saison des pluies assez courte! Ainsi, citoyens de la région Guadeloupe attention à ne pas utiliser trop les ressources, car nous sommes limitées!

A ce sujet, France Antilles a diffusé sur une belle page 3 articles qui se suivent que j'ai trouvé très intéressant, que je reproduis ci-dessous avec un témoignage perso à la clé! de l'EXCLUSIF!!!



[Pour avoir un meilleur aperçu des articles, suffit de cliquer sur l'image...]

Donc pas de gaspillage d'eau, parce que beaucoup de Guadeloupéens, à peine le nuage passé, ont débuté le nettoyage à grand coup de jets d'eau. Grande Terre dispose de peu de réserves en eau, du coup c'est Basse Terre qui nous approvisionne. Cependant, à Basse-Terre certains endroits sont touchés par des coupures d'eau, alors que finalement pour eux ils disposent de suffisamment de réserves. Grande Terre c'est un peu différent.... mais bon.

Sinon à Pointe à Pitre, vendredi soir, ils sont passés avec des jets d'eau dans les rues également pour nettoyer en gros. Pourtant samedi matin, à notre départ pour notre petite marche aux pieds de la Soufrière, les rues semblaient toujours aussi cendrées.... Finalement, on se demande à quoi ça a pu servir, sachant que le nuage menaçait de revenir, coincé en mer entre Guadeloupe et Dominique, et qui allait prendre un bon coup de vent du Sud qui allait tout droit nous le faire repasser sur l'île. Plutôt fameux.

Dernier point, la mer certes omniprésente en Guadeloupe, la piscine l'est tout autant dans les propriétés. Donc si on garde à l'esprit l'idée que l'eau est notre seul recourt de nettoyage:
==> Vidange et nettoyage de la piscine et remplissage.
==> Usage domestique de l'eau.
==> Nettoyage accru des véhicule
==> Nettoyage des maisons, propriétés
==> Les villes nettoient les rues, les places etc...

La facture en eau sera fameuse! enfin... tant qu'il y en aura.

Je me serai étendu sur ce sujet, dont il y a pas mal de choses à dire, puisque l'aéroport a été fermé deux jours, TF1 et France 2 ont relayé l'information d'ailleurs! A ce sujet, le comité touristique de Guadeloupe a prévu le relogement et la prise en charge d'une partie des touristes afin qu'ils partent avec une bonne image. Faut dire qu'on ne peut pas se permettre économiquement de perdre encore une fois la confiance touristique! En tout cas, même pour des vacanciers, ce sera des souvenirs à raconter, pour nous qui n'avons pas l'habitude d'accumuler ainsi des phénomènes naturels, ça nous paraît toujours aussi fou!

Une pluie de cendre.... ben tiens donc!

vendredi 12 février 2010

Quelques conséquences de l'irruption


D'après France Antilles, il y a quelques petites conséquences sympathiques de notre recouvrement de cendres:

- Quelques Guadeloupéens ont eu la bonne idée de laver voiture, maison et cour au karcher et au tuyaux d'arosage... Résultat, la SIAEAG [Syndicat Intercommunal en Alimentation en Eau et d'Assainissement de la Guadeloupe], et la Générale des Eaux font ce matin un appel au civisme, afin d'éviter d'entrer dans une période dommageable de pénurie en eau. Donc stoppe au gaspillage et surtout il faut compter sur les Alizés qui risquent certes de ne pas arriver avec 24h, mais laissons faire la nature.

- Pointe à Pitre enregistre un pic de pollution, une alerte à l'air, qui est très mauvais... En effet, la circulation automobile n'a pas manqué ce matin, résultat, des particules restes coincés à cause de toute cette cendre. Le seul truc qui métonnes, c'est que Pointe à Pitre enregistre ce chiffre fatidique de 10, alors que tout autour de la ville, c'est vert...
- Dès ce week-end, nous entrons dans la phase finale de la période du carnaval, c'est-à-dire pour 4 jours de festivités intenses. Se pose la question: qu'en sera-t-il? Les défilés auront-ils lieu comme prévu, ou au contraire devrons-nous attendre un peu, et reporter ou annuler le premier jour, le jour d'envoi?!

Donc pour aujourd'hui, des gens se balladent masque d'hygiène devant la bouche, d'autres restent confinés, et on passe notre journée des cendres tranquillement, sous l'air conditionné, attendant sympathiquement

Montserrat Hills eternue, la Guadeloupe récupère les postillons...




Hier soir, me rendant tranquillement sur la terrasse en plein coeur de Pointe-à-Pitre, quelle surprise! C'est comme si de la neige était tombée sur le parking de l'église, le paysage dans la nuit ressemblait à celui d'un paysage hivernal.

Petite interrogation, vu la température ce n'est pas de la neige... donc! DE LA CENDRE????!!!!!

Quoi?! la Soufrière est entrée en éruption et nous n'avons même pas été mis au courant?!

Non, pas possible quand même, d'autant que la Soufrière au Sud ne cracherait peut être pas ses cendres de notre côté, enfin va savoir. A la radio RFO, puis à la télé, on nous confirme que c'est bien la Soufrière qui a explosé, mais pas la notre de Guadeloupe, mais celle de l'île voisine du Nord: Montserrat. Le dôme du volcan se serait effondré sans qu'il y ait de grandes conséquences pour nos voisins, c'est plutôt Antigua et Guadeloupe,recouvrant la région d'une belle couche de cendre asséchant l'air. Résultat, aujourd'hui pas de boulot, les établissement scolaires sont fermés, ordre du Préfet, et il est conseillé aux asthmatiques de rester confinés et de se rapprocher de leur médecin en cas de problème respiratoire. A part ça, pas de danger!


















Et voilà ce matin à quoi ça ressemble! C'était plutôt sympathique ce matin, mais la Guadeloupe tourne un peu au ralenti aujourd'hui, car le vent ne se lève pas pour nous débarrasser de toute cette cendre. L'aéroport a été bloqué et des vols détournés sur la Martinique et la Dominique, le temps de nettoyer les pistes devenues glissantes.


Par contre, ça du bon pour notre chômage local, car ce matin en rentrant à l'appart, il fleurissait aux feux de circulation qui pour une rare occasion fonctionnait quasiment tous, un petit boulot que je n'avais pas encore vu à ce point: les laveurs de vitre!
Faut dire que ma pauvre voiture l'aurait mérité, mais au fond... au quoi bon, faudrait déjà que la cendre quitte un peu nos routes....

dimanche 24 janvier 2010

Quand un événement nous rappelle que ça existe!


Haïti... mais qui se souvenait encore de cet Haïti qui occupe actuellement 80% de nos JT, 4 ou 5 pages de nos quotidiens, truffés de témoignages de désespoirs, de "miracles", d'incompréhension et d'indignation, de questionnement (pourquoi les produits envoyés doivent encore attendre la signature de la douane haïtienne dans les décombres du port de Port-au-Prince) pendant que cette population vit dans la misère la plus sombre... Etant cynique, je dirai que ça ne change finalement pas grand chose, car très justement, comme le disait une Canadienne hier sur une émission récupérée par TV5 en solidarité avec Haïti, aux limites des larmes:

"Pensez qu'il n'avait déjà pas grand chose avant, alors maintenant comprenez qu'ils n'ont plus rien (larmes, larmes, aux bords des pleurs... puis sourrire de consolation): c'est pour cela que nous appelons à votre générosité...".

J'apprends aussi que la France a beaucoup oeuvré en Haïti, tout en apprenant qu'Haïti a toujours refusé l'aide des "blancs" par souci de fierté face à leur ex-maître colonisateur et surtout esclavagiste! En revanche, tout ça, c'est à chaque fois pareil, y'a des trucs qu'on prend en compte, y'a d'autres trucs qui passent presque pour lettre morte. L'Indonésie a été foudroyé par toute une série de catastrophe naturelle, je me souviens de grands bruits durant quelques jours. Haïti en est à une belle somme de catastrophe naturelle, autant les cyclones qui l'ont dévasté il y a quelques années, on en a vaguement entendu parlé, mais pour ce tremblement de terre, l'Etat français qui jusque là n'arrête pas de nous dire que nous devons faire des économies se lance dans un véritable combat d'aide humanitaire (après avoir offert de l'argent aux banques, la SARA en guadeloupe une belle enveloppe de 40 millions d'euros etc etc...). A promesse dite, à promesse tenue, Sarko l'a dit!

Mais mon positionnement n'est pas là, heureusement que l'humanitaire et la solidarité planétaire est là, même si par leur réaction puérile, sans réflexion, les USA et l'Europe se sont jetés dans la course à l'aide (USA 1er arrivée, Fr: 2nd, et Cuba essaie de défendre sa place), on n'a juste réussi à envoyer un gros coup d'espoir à la population, pour obtenir un réel engorgement des points d'accès aux pays. On peut légitement se poser la question du "à quoi toute cette agitation médiatique aura servi...".

Bref, Haïti sera au centre obligé de nos intérêts décidé par les grands médias, et nous devrons chaque jour entendre ces témoignages qui nous rappelle combien nous sommes sur la scelette, à un tel point que France-Antilles Guadeloupe titre hier en première page: "Et vous, serez vous prêt?".

Stupeur, effroie, c'est vrai que nous sommes en alerte imminente d'un séisme de très grande magnitude, le problème est que la probabilité est extrêmement forte, mais que finalement on ne sait pas vraiment quand est-ce que ça arrivera....

Mais il y a encore un autre point sympathique. La France, la France, oh la France. Lorsque nous sommes arrivés en Guadeloupe, il a fallu faire quelques papiers auprès de la sous-préfecture, notamment pour enraciner ma voiture ici, et bien entendu, que ma carte grise soit mise à jour. Deux matins de suite, après avoir fait la queue et me retrouver refouler car à 6h j'étais déjà le 92e dans la file d'attente d'une préfecture qui ouvre à 8h..., à côté des guichets "auto", il y a le bureau de réception des étrangers. Une horde de haïtiens attendant depuis la nuit, pour certains ayant dormi devant la porte pour espérer être reçu par les agents de la sous-préf. Amnesty International s'est même ému de l'entorse aux Droits de l'Homme, puisqu'il apparaît que seul 5 billets par jour est distribué à cette centaine de personnes qui attends chaque jour l'espoir de pouvoir y entrer...

Mais malgré cela, la Guadeloupe est solidaire: Orange offre les appels vers Haïti jusqu'à la fin du mois (paraît que ce ne sera pas énorme vu à la vitesse où seront rétablis les communications... malin hein!); LKP propose une journée débat-conférence-concert; les établissements scolaires font des collectes par niveau, etc etc... Mais à côté de ça, Radio Contact Guadeloupe émet sur ses ondes qu'il faut arrêter de parler d'Haïti, ils ont voulu leur indépendance, qu'il l'assume! hmm.. Radio Contact basée à Pointe-à-Pitre, sorte de radio hybride évangéliste / politique / associative, a été condamnée par le CSA pour diffusion de propos raciste envers la communauté haïtienne.
Quand je parle d'Haïti à mes élèves, j'ai des réactions épidermiques chez certains, retraduisant la pensée de leurs parents: des voleurs, des chamans, des vaudous, des sorciers, tous des clandestins qui viennent en Guadeloupe pour se confondre avec les locaux et profiter de nos services sociaux. Oui, un Haïtien, ça ne fuit rien, ça vient juste parce qu'ici c'est mieux...
La Guadeloupe, il suffit de taper sous Google, c'est aussi la terre de renvoie des Haïtiens, une véritable traque est organisée. En Métropole, c'est l'Africain et l'Asiatique (pour faire large), ici, c'est le Haïtien. Un bureau de l'immigration d'ailleurs installé à Pointe-à-Pitre propose même aux clandestins de se dénoncer ouvertement, en présentant un projet de développement pour leur pays d'origine. L'Etat français financera alors leur projet si celui-ci est retenu... Je me demande s'il n'est pas retenu, lui laissera-t-on la chance de rester ici?

Haïti en Guadeloupe c'est à double versant, y'a des gens qui comprennent qu'on fait un tout dans cette Caraïbe, d'autre qui refuse obstinément d'accepter la misère qui nous entoure. Pourtant c'est un fait, et Haïti en est vraiment l'élément essentiel. Certes l'Histoire a voulu qu'Haïti a été le plus violent sentiment d'accession à la liberté, mais doit-on en vouloir à d'anciens esclaves de ne pas avoir eu envie de retrouver leur condition? Il semblerait que le racisme primaire qui sévit envers cette communauté viendrait justement de là, une sorte de jalousie de certains guadeloupéens d'avoir du attendre 1848 pour se voir affranchir, même se voir octroyer ce droit de ne plus être esclave.... Haïti aura combattu, jusqu'à la mort pour réussir à obtenir cet affranchissement, on ne leur a rien octroyé du tout. Et là, je ne veux pas minimiser les révoltes, les hommes qui ont lutté contre le rétablissement napoléonien jusqu'à la nouvelle libération.

Bref, tout ça pour dire que j'ai eu plaisir la semaine dernière de voir les Haïtiens de Guadeloupe en vêtement blanc ouvrir le carnaval de Lapwente en signe de commémoration des événements tragiques, car pour la première fois, ils ont été resplendissants dans cette Guadeloupe où la plupart se cache. J'ai vu un bout de diversité à ce moment, j'ai vu Haïti dans la rue, sans crainte, sans préjugés, en toute légitimité. Je regrette juste qu'il a fallu cet événement tragique pour que ces Haïtiens qui font vivre la Guadeloupe par leur travail, par leurs commerces de maraîchers, soit dans la rue en beauté, avec ce côté exutoire dans leur défilée de mémoire, une impression de fête tragique, mais en chanson, en cadence, en rythme effréné, comme il est de coûtume!

J'espère que la prédiction de Siné n'aura pas lieu, et qu'au contraire vive maintenant Haïti, cette première nation qui s'est affranchie du colonialisme, de l'esclavage par ses armes, par sa volonté de liberté... Qu'on apprenne Haïti parce que pour nos tites têtes de français, c'est un bel exemple de nos relations avec le monde, et surtout qu'on apprenne la richesse culturelle de ce petit occident d'île!

Un petit carton rouge pour Anthony Kavanagh qui pose pour la pub d'UNICEF: "Osera-t-on regarder nos enfants lorsqu'ils nous demanderont si on a donné pour Haïti". Je retourne la question à ce cher comédien qui ferait mieux de rester dans son registre plutôt que faire du dramatique: "Osera-t-on regarder nos enfants dans les yeux lorsqu'ils nous demanderont pourquoi a-t-on décidé de faire pour Haïti après que la pire catastrophe soi passé, et qu'on n'a pas cherché à prévenir? Pourquoi on aide les pauvres que lorsque la misère frappe définitivement? Pourquoi n'a-t-on pas réduit leur dette, ou mis un plan d'aide en place? Pourquoi quand on a eu les premiers reportages de galettes de terre on a juste évoqué le fait une fois et non tous les jours pour parler des survivants qui réussissaient à survivre un jour de plus là bas...?"



Anthony Kavanagh veut un "Téléthon" pour Haïti
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jeudi 7 janvier 2010

Gwada vision (de spot de pubs en spot de pubs on aboutit à LKP?)

Une petite idée m'est venue récemment, alors que je regardais RFO, puis TF1...

Idée étrange, parce que sur TF1, je nous suis vu nous guadeloupéen, et quand j'ai regardé RFO, ben je nous suis aussi vu nous Guadeloupéen, mais pas de la même façon... Je suis énigmatique, mais je vais entrer dans le vif du sujet, avec un défaut de source pour le moment, mais que j'espère bientôt corriger!

Alors voilà, en métropole, des pubs passent pour vous attirez sur notre archipelle, car ici, le tourisme c'est relativement important, un peu notre première source de revenue, alors on fait rêver, et dans votre hiver glaciale, des images de chaleurs réchauffent vos instants publicitaires:





Si je continue l'exploration, depuis quelques temps, la Martinique et la Guadeloupe réchauffent le coeur à travers un de ses produits d'exportations phares: la Banane! Hé ouai, on avait pas l'habitude de la voir durant le time break pub, ben maintenant, quand vous croquez dans une banane, vous avez la mélodie des timpanis, et le doux refrain: "respecte-là"...







Et je ne résiste pas à mettre le clip aussi:


Bref, si avec tout ça, vous ne comprenez pas que la Guadeloupe c'est sympa et accueillant, bien que pour la banane je soupçonne un spot tourné uniquement en Martinique, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus! On chante dans les bananeraies, il y a de quoi faire dans un paysage de toute beauté, etc etc...

Pourtant, en Guadeloupe, nous aussi nous avons des spots de pub, qui nous vante... euh, ben qui nous vante nous. Ouai, pas qu'on s'attire à nous même, mais le Comité de Tourisme des îles de la Guadeloupe a décidé d'éduquer la population apparemment. Des spots passent sur RFO qui montre que le tourisme permet de faire travailler plusieurs secteurs de l'économie: les pécheurs, les maraîchers surtout sont mis à l'honneur. En gros, ce qu'on nous dit, c'est : "si les touristes viennent, l'économie fonctionnera, et surtout alors que nous sommes toujours au point mort, repartira!". CQFD....

Ca tombe bien, parce qu'aujourd'hui sur le site de RFO on rappelle justement un point de détail:
Depuis une semaine, les effectifs de police se renforcent en Guadeloupe, à l'annonce le 30 décembre d'un préavis de grève illimité déposé par le LKP... A ce sujet, paraît même que samedi, une manifestation sera organisée, sachant qu'en novembre pour donner une moyenne, 18 000 manifestants LKPistes battaient le pavé! Bien bien bien bien.... donc si je reprends le billet:

1- On propose aux touristes de revenir, histoire qu'on puisse donner une nouvelle impulsion à l'économie....
2- LKP remontre son bout du nez, sachant que dans un peu plus d'un mois, on va fêter les un an de la grève des 44 jours.
3- On passe des spots de pub pour montrer que sans le tourisme, le secteur de l'agriculture meurt et donc que des emplois disparaîtront, et donc qu'on sombrera encore plus.

LKP monte d'un côté une propagande de force pour cristaliser ses forces vives, et de l'autre les autorités régionales montent une sorte de contre-propagande pour inciter les éventuels grévistes à bien réfléchir à leurs actes en cette période de nouveau risque d'explosion sociale?
En tout cas, si c'est le cas, bien que nous soyons en retard sur le développement numérique, en revanche, on n'a pas perdu la propagande à deux balles qui passent sur une chaîne d'Etat: RFO!
(Je vais essayer d'enregistrer le spot de pub à l'occasion).

Trop de réflexion tuant la réflexion..... j'crois que je vais me coucher!

dimanche 3 janvier 2010

A y'est le carnaval est lancé





Depuis que nous sommes arrivés quasiment, on était au courant de l'affaire. Le carnaval ici, c'est l'affaire de tous, et c'est une fête magistrale, qui dure et qui dure plus d'un mois, qui se conclue par la période du Carême.


Donc ce soir, à 17h, alors que nous nous lancions dans une petite ballade dans la ville, histoire de se dégourdir un peu les jambes, nous avons croisé des bandes de jeunes et moins jeunes, tambours battant et trompettes vrombissantes dans les rues. D'autres autour, grimés, dansaient, ou claquaient des lassos au sol, faisant de gros fracas grâce aux pétards fixés au bout.

Une fois le groupe contourné, nous avons continué notre chemin, traversant le plan damier du centre ville. Finissant sur les grands boulevards, le monde commençait à s'intensifier, le bruit également. Les groupes cette fois sont organisés, et parade dans la ville, de façon espacé, mais ordonné: la banderolle, les danseurs et fermant le groupe les musiciens (trompettes, tonneaux, percussions, corne de brume). Voilà un aperçu d'une vidéo de l'an dernier, en attendant nos vidéos et photos!


La tomate: quel problème?!



Quoi de plus anodin que de manger une tomate finalement.... Et quoi de plus anodin que de trouver des tomates, non?

Cette semaine, l'idée était d'aller faire un ptit tour au marché de Lapwent pour acheter quelques légumes. J'avais négligé les tomates et les poivrons chez Carrefour... donc pour me rattraper et ne pas payer les 3,90€ le kilo de poivron, et 3,80€ les tomates, j'me suis dit que j'allais faire jouer la concurrence du marché local.

- Bonjour, elles sont à combien vos tomates là?
- à 5€ le kilo m'sieur.

- 5€???? C'est cher ça....
- Ah oui, c'est difficile la tomate en ce moment... Mais tant qu'il y en a...

Je repars sans mes tomates, mais avec mes poivrons, 4,10€ le kilo... Je reste pantois, un peu dérangé par l'idée, la tomate quand même, un produit aussi banal, et pourtant... Un produit originaire d'Amérique, et pourtant... un produite qu'on a toujours trouvé sans problème, et pourtant.... et pourtant, c'est vrai que l'Espagne n'est pas la porte à côté, et du coup, le gros promoteur de la tomate en vieille Europe, n'est pas le même côté ultra-marin!


Bref, que de questions, au point que j'ai décidé de me relancer à la recherche de réponses à mes questions existentielles.... Le livre de recette créole que j'ai acheté parle rarement de tomate, en tout cas de tomates fraiches. Peut-être qu'il faut y voir là le signe d'une habitude alimentaire bien européenne, et peu antillaise, ce que m'a confirmé le site de l'INRA à travers ses études sur la diversité agricole en Guadeloupe, et la grande difficulté de décollage de la filière maraîchaire.

Bref, la tomate c'est pas d'ici, et wikipédia nous dit même qu'il est difficile de la cultiver à cause de notre taux d'ensoleillement quotidien (17h est un bon point pour la tomate, 10h comme dans les Antilles, c'est plutôt bof), ensuite, les aléas climatiques (trop de pluie; sécheresse), ou encore les maladies qui sévissent dans le coin, ça fait beaucoup. Donc la tomate rouge est comme une sorte de pépite d'or dans les Antilles, car c'est le produit spéculatif par excellence. Pour précision, il est rare d'être en pénurie totale, en tout cas Carrefour en a toujours eu jusqu'à présent, qui nous viennent par bâteaux!

Autour d'une tomate, finalement, on en découvre que le paradis vert n'est pas forcément celui des produits maraîchers. Y'a de quoi écrire à ce sujet en tout cas...

Et juste pour annecdote concernant la tomate qui vient d'ailleurs, atout-guadeloupe a fait un beau sujet pour montrer l'accumulation des taxes:

http://www.atout-guadeloupe.com/La-tomate,-90-plus-chere-en-Guadeloupe,-un-tres-bon-exemple-de-tarification-des-prix-a-la-consommation_a1918.html


Au Maroc, l'on produit des tomates à des prix raisonnables, ors déjà, lors de son arrivée en France métropolitaine, 16 tonnes de tomates, soit 21 palettes sont payées 11.119 euros, soit 3.335,70 euros pour la traversée. Transportées en Guadeloupe, elles mettrons 2semaines pour traverser et arriver à Jarry, le grossiste réceptioniste devra payer 21.223 euros, tenez vous bien, 90% plus cher qu'en métropole ? Cette augmentation catrastrophique est dûe: 978 euros, (8,7%) de droits de douanes
254 euros, (2%) de TVA
1.112 euros, (10%) pour l'octroi de mer
278 euros, (2,5%) d'octroi de mer régional
190 euros, (1,7%) de droit de port
6.372 euros, (57%) de fret
422 euros, (3,7%) de frais et redevance diverses
Le grossiste prendra une marge de 18%, soit 3.820 euros 14...........ensuite les détaillants prendront également leurs marges.