mercredi 30 décembre 2009

N'est-ce pas que vous m'aimez amis Guadeloupéens.....




Non, ce n'est pas moi dans ma suprême modestie qui m'envoie des fleurs de façon héroïque, comme si j'étais à la base d'un bienfait extraordinaire. Ce matin, après m'être cassé la tête sur la Bible en 66 langues, j'me suis dit....:

- Tiens si j'allais rendre un petite visite à Yves Jégo!

J'ai levé mon cul, rivé durant deux bonnes heures sur notre canapé qui nous sert également de lit, en plus bien sûr du lit,
- allez comprendre, enfin non, c'est se casser la tête pour rien -et zouh direction la librairie Générale Jasor, d'un pas lent dans les rues embouteillées de passants et de voitures.

Je ne m'y rends pas bien sûr comme ça au hasard, puisque déjà hier, j'y suis passé pour choper un ouvrage classique de la littérature antillaise, et un ptit bouquin d'un historien qui m'avait fortement ému lors de son discours de bienvenu aux néo-débarquants de l'éduc nat' fin septembre. Donc Jégo est de retour dans l'île, après avoir "
brillamment" résolu l'affaire LKP et de la grève générale contre la pwofitassion. Est-ce pour les vacances qu'il propose la dédicasse d'un petit opus de 127 pages au prix pharaonique de 13€69? Ou bien est-il dans la mouvance habituelle (dont il se défend dans son ouvrage) d'un ex-détenteur de porte-feuille ministériel en voyage express d'une journée pour signer des livres et serrer des mains?
Je n'en sais rien, mais c'était juste pour poser des questions...

Donc ce matin, j'suis allé acheté mon Jégo et par la même occasion, je l'ai fait dédicasser par ce même Jégo, qui me disait combien il aime la Guadeloupe. Je l'ai remercié pour l'interessant éclairage que va me donner son ouvrage sur le conflit qui a laissé tant de séquelles dans l'île, et dont il est difficile pour moi de bien saisir quels en ont été les réels enjeux.

Comme c'est un blog de décryptage sommaire, de découvertes, de détentes, de nouvelles de la Guadeloupe, je ne vais pas faire un "billet beuk beuk" sur les enjeux de LKP et les bienfaits de la République. Loin de moi l'idée d'entrer dans ce jeu-là. Du moins pour le moment!

Bref, donc il m'a fallut deux bonnes heures et demi pour venir à bout de ce livre, qui finalement se lit plutôt bien, avec la possibilité de sauter quelques passages, du fait que quelques pleurs radoteurs ont tendance à gâcher les passages intéressants de la confrontation Etat - LKP - Société Civile de Guadeloupe - Ministre vs Gouvernement vs Élysée. En gros, un cocktail détonnant, qui me donne en cet fin de lecture, un peu une tête de buveur néophyte de rhum....



Mais y'a des trucs sympas quand même. Déjà, je trouve que le bouquin, entre son écriture, sa mise sous presse est déjà obsolète. En gros, c'est les mémoires d'un gars qui a passé 15 mois au paradis de la rue d'Oudinot, dans l'enfer d'un gouvernement qui communique mal entre ses ministres, qui a été viré comme un mal propre, sans qu'on lui dise merci Yves, et pourtant qui a réglé le conflit ici. Si j'ai bien compris, il a surtout permis d'éviter le pire, car depuis, LKP, les grèves, le problème de la SARA, les prix à la consommation, les hausses de salaires, tout ça, c'est toujours d'actualité. De ce qu'on lit dans le bouquin, au contraire, beaucoup de choses se sont arrangés, et c'est sans doute pour ça que dans le France-Antilles de ce matin, nous pouvons lire qu'Elie Domota appelle à une nouvelle grève générale d'ici début janvier si le préfet annonce la hausse de 4 centimes de l'essence.

Il y a quelques semaines aussi, alors que Jégo dénonce les bizarreries locales de la Sara (la compagnie pétrolière qui fournit l'île), qui dispose d'un monopole de la distribution, et qui reçoit des largesses compensatoires de Bercy, on apprend que le ministère des finances a débloqué plusieurs millions d'euros pour compenser le moratoire forcé sur le prix de l'essence à la pompe après les 40 jours de grèves du début d'année (2009 bien sûr).

A part ces petits éléments, on apprend que les békés ont un réseau très puissant, et apparemment de gros soutiens auprès de l'Elysée. Reste que même si on parle de Békés, c'est difficile pour celui qui arrive d'identifier qui ils sont. C'est vrai que certains noms reviennent sans cesse, que le poumon économique de l'île, Jarry, semble aux mains de familles économiquement et sans doute politiquement très influentes, mais ça, ça fait parti des trucs à découvrir au fur et à mesure.

Sinon, Yves Jégo est fort sympathique. Acceuilli par une poignée de main, une facilité déconcertante d'entrer en contact, l'impression de croiser un ami qui aime la Guadeloupe et content d'être là. Apparemment, vu le nombre de personne qui ont acheté son livre ce matin, et qui ont désiré la dédicasse, il semblerait que monsieur le ministre a fait une forte impression, connotée positivement au sein de l'île...

Reste que son livre est un amoncellement de pages à la gloire du sarkozysme, d'une justification permanente d'un républicain issu de la "populace" (me font marrer ces UMPiste qui vivent chichement en déclarant que les grands parents étaient agriculteurs, papa commerçant, petite famille de la classe moyenne) qui bien entendu se pose contre la machine ENA, comme le père spirituel de l'UMP, gloire à Nico. Bien entendu on sent que son limogeage lui reste en travers de la gorge, car mis à part son peu de communication avec Matignon, Yves semblait être un ministre irréprochable (dixit son bouquin).

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